En représentation à l’Elysée pour la fête de la musique, le producteur voulait transformer « un dancefloor en pupitre ».
Ce jeudi pour la Fête de la musique, plusieurs artistes étaient conviés à jouer sur le perron de l’Elysée. Parmi eux, Kavinsky, Busy P, Chloé, mais aussi Kiddy Smile. Le producteur, chanteur, artiste militant, qui mixait vendredi dernier au Nova[Mix]Club (autre ambiance…), s’est présenté devant les platines avec un t-shirt sur lequel on pouvait lire, « Fils d’immigrés, noir et PD » mais aussi « Avec la loi asile et immigration je n’existerais pas » (ses deux parents sont d’origine camerounaise).
Une manière de protester, d’abord, contre le projet de loi de Gérard Collomb. Mais aussi de réaffirmer son engagement pour la cause LGBT. D’autant plus que Kiddy Smile n’était pas seul sur ces marches plus souvent foulées par des politiques que par des vogueurs. Pendant son live, il était accompagné de ses danseurs, qui pendant l’intégralité de son set, se sont adonnés à une performance de voguing. Cette danse qui symbolise aussi le combat LGBT, née à Harlem dans les années 60.
LIVE | L’Élysée fête la musique avec Busy P, Cézaire, Chloé, Kavinsky avec Kiddy Smile. Suivez-la en direct ici : https://t.co/OT8k9z6M5I
— Élysée (@Elysee) June 21, 2018
Une démarche que certains fans n’ont visiblement pas approuvé, puisque la veille, Kiddy Smile s’est vu contraint de publier un long message sur sa page Facebook, afin d’expliquer pourquoi il avait finit par accepter l’invitation du couple Macron. « Je sais ce que représente l’Élysée en terme d’oppression et d’histoire pour QPOC / POC [Queer People of Color / People of Color, ndlr] & la communauté LGBTQIA+ ainsi que la répression des migrants mais je crois fermement au high jacking du pouvoir en place de l’intérieur et a la création du discours là où il n’y en a plus/pas » Il poursuit : « cette invitation à mixer dans la demeure temporaire de Macron se présente a moi comme une opportunité de pouvoir faire passer mes messages : moi fils d’immigrés noir pédé va pouvoir aller au coeur du système et provoquer du discours de par ma présence… »
L’artiste s’est également défendu d’avoir accepté l’invitation pour des raisons financières. 1 500 euros de cachet, précise-t-il. « Il a toujours été question de reverser la TOTALITÉ de mon cachet à une association d’aide aux Migrants ». Il s’agissait avant tout de « provoquer la discussion », et de transformer « un dancefloor en pupitre », et pour s’en assurer, l’artiste a sélectionné des morceaux de circonstance avec en ouverture, un titre qui reprend un discours sur l’homophobie. Dans la tracklist aussi, un remix de 113, un des premiers groupes de rap reconnu par les grandes instances et par le grand public. Il fût notamment l’un des premiers à être invité sur la scène des Victoires de la musique.
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